Chambre implantable
Qu’est ce qu’une Chambre implantable ?
Une chambre implantable, encore appelée CIP ou portacath ou PAC, est un petit boitier placé sous la peau en-dessous de la clavicule, relié à un cathéter (petit tuyau) mesurant environ 20 cm dont l’extrémité se situe dans une grosse veine au-dessus du cœur.
Quelle est l’utilité d’une chambre implantable ?
Une chambre implantable est mise en place dans toutes les situations nécessitant une perfusion de longue durée ou de produits trop irritants pour les petites veines. C’est le cas de la chimiothérapie intraveineuse qui est l’indication la plus fréquente.
Pour utiliser cette chambre implantable, une aiguille doit donc être introduite dans le boitier, à travers la peau préalablement anesthésiée par un patch. Une perfusion peut alors être branchée sur l’aiguille.
A la fin de votre traitement, lorsque l’équipe médicale qui vous suit l’aura décider, cette chambre implantable pourra être retirée.
Comment se pose une chambre implantable ?
Elle est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale, en ambulatoire, et dure environ 45 mn.
Vous êtes allongés sur la table opératoire, la tête tournée sur le côté. Nous veillons à votre confort et vous expliquerons les différentes étapes.
Le cathéter est mis en place dans la veine située juste au-dessus du cœur (veine cave supérieure) à travers la veine jugulaire interne qui est ponctionnée au niveau du cou sous échographie. La bonne position du cathéter est contrôlée grâce à une radiographie réalisée pendant l’intervention.
La partie externe du cathéter chemine ensuite sous la peau, du cou jusqu’au boitier disposé lui aussi sous la peau un peu en dessous de la clavicule par une incision d’environ 4-5 cm.
Risques/complications
- Pendant l’intervention il peut être difficile de trouver une veine et plusieurs techniques peuvent être employées pour y parvenir.
-Lorsque l’on ponctionne dans le cou on peut ponctionner par erreur malgré la présence de l’échographie une artère à la place de la veine, notamment l’artère carotide ou sous clavière. Ce geste peut abîmer l’artère et un contrôle peut être nécessaire par un scanner. Il peut aussi entraîner une hémorragie ou un hématome qui sont souvent rapidement jugulés. La nécessité d’une intervention chirurgicale en urgence est exceptionnelle.
- La ponction involontaire du sommet du poumon peut également arriver. Dans ce cas de l’air peut décoller le poumon de la paroi du thorax (pneumothorax). Si cela créé des difficultés pour respirer, un drainage de cet air peut s’imposer. Il faut alors placer sous anesthésie locale, entre 2 côtes un drain dans cet espace de décollement. Cette complication oblige à une hospitalisation pour vous surveiller et pouvoir enlever le drain.
- Après l’intervention des complications peuvent survenir comme un hématome au niveau de la cicatrice ou une infection. La chambre implantable est située dans une veine elle peut donc entraîner la formation d’un caillot dans la veine et obstruer le tuyau voir risquer la migration du caillot plus loin dans l’organisme.
- Ces problèmes peuvent également survenir à distance de la pose, simplement par l’utilisation de la chambre implantable. La cicatrice peut gonfler ou devenir douloureuse, vous pouvez ressentir une douleur au niveau de la chambre ou bien un essoufflement, de la fièvre, avoir un malaise. Dans tous ces cas il faut prévenir rapidement un médecin ou le service qui vous suit pour la maladie en cours de traitement. Un bilan est en effet rapidement nécessaire. Si cela est indispensable à votre prise en charge, la chambre pourra peut-être être retirée.
- Si vous perdez beaucoup de poids, le boitier situé dans la graisse sous-cutané peut éroder la peau. Le boitier devient apparent et il est alors nécessaire de le retirer pour éviter une infection.
Consignes post-opératoires
- Avant l’intervention, une ordonnance pour le traitement antalgique vous a été remis pour que vous puissiez le prendre dès votre retour à domicile. Respectez bien les consignes qui y sont écrites. Si les douleurs ne sont pas soulagées malgré le traitement maximal, contactez votre chirurgien ou consulter votre médecin.
- Si vous présentez de la fièvre durant le premier mois, contactez votre chirurgien ou consulter votre médecin en urgence.
- Il sera prescrit des soins de cicatrice, par une infirmière, tous les jours jusqu’à la cicatrisation complète. Ceci permet qu’un professionnel de santé contrôle au début quotidiennement le risque que vous fassiez une infection sur la cicatrice ou le boitier. Cela peut se manifester par des douleurs inhabituelles et/ou de la fièvre et/ou une cicatrice inflammatoire et/ou un écoulement purulent. Contactez votre chirurgien ou consulter votre médecin en urgence si le cas se présente.
- Une consultation de contrôle avec votre chirurgien est prévue entre 15 jours et 1 mois après l’intervention. Mais pour tout problème, votre chirurgien reste disponible dans l’intervalle.
Fiche d’information des sociétés savantes :
D’un point de vue pratique
- Au terme de la consultation avec votre chirurgien, l’indication de l’intervention sera décidée.
Si l’intervention se fait sous anesthésie générale, une consultation avec un médecin anesthésiste est obligatoire. Dans certains cas, une évaluation au préalable par un cardiologue est nécessaire.
- Après les différentes consultations, il sera décidé si vous serez hospitalisé en ambulatoire (entrée le matin, intervention et sortie le soir) ou en conventionnel pour une nuit ou plus.
- Les consignes de jeûne et de prise de vos médicaments vous seront expliquées en consultation d’anesthésie.
- Si vous êtes fumeur, il est recommandé d’arrêter l’intoxication. Les patients fumeurs ont plus de risque d’infection, cicatrisent moins bien et peuvent présenter des complications lors de l’anesthésie.
- Après l’intervention sous anesthésie générale, vous serez surveillé en salle de réveil puis vous retournerez dans votre chambre. Votre sortie sera validée après accord de l’anesthésiste et la visite de votre chirurgien.